lundi 6 avril 2020

Le journal d'un confiné (acte 9 : Les joies de l'incertitude)

Jour 20
Où j'ai assisté médusé à un dialogue entre Pascal Perri et François Lenglet sur une chaîne d'infos.
Leur discussion n'était pas sur le monde d'après mais sur le monde d'avant hier, ou comment faire pour le retrouver. Ils  ont commencé leur échange en regrettant l'enterrement de la réforme des retraites sur laquelle de toutes façons il fallait y revenir un jour ou l'autre et de manière encore plus sévère. Ces deux libéraux n'ont quand même pas osé reparler  de la retraite par capitalisation au regard de l'état de la bourse en ce moment. Ils se sont inquiétés du montant de la dépense publique. Il faut évidemment la diminuer surtout la part liée aux dépenses sociales. C'était tellement caricatural et hors  sol qu'à certains moments on pouvait déceler un peu de gêne de la part de Lenglet. Après, je ne les écoutais plus et je m'attachais plus à la forme qu'au fond bien basique et assez nul. Il est vrai que ces deux journalistes n'ont aucune formation universitaire en économie. Ils brillent sur les plateaux en répétant leur théorie néolibérale apprise par leurs copains de la sphère politique bien à droite même très à droite en ce qui concerne Perri. Ce n'est pas encore demain qu'ils vont envisager de mettre l'humain au centre de toutes les préoccupations et notamment de l'économie.
A part ça, un vrai dimanche bien confiné, contrairement à ce qui semble s'observer ici ou là.
Ainsi ce fut du vin sur vin.

Jour 21
Ce 21ième jour est fait de contrastes.
On dit que ça va mieux mais le nombre de décès augmente à nouveau assez sensiblement en Italie mais surtout en France. Le confinement pourrait commencer à produire des résultats mais une part de la population ne le respecte plus.
La lecture de l'entretien du philosophe Edgar Morin et les bêtises proférées par Bolsonaro crée un contraste réjouissant, la lumière et la nuit.
Pour Edgar Morin, le débat scientifique est fait de controverses et c'est ce qui permet à la science d'avancer. On imaginait à tort qu'elle n'était constituée que de "vérités absolues". Cette épidémie nous apprend que "nous devons vivre avec l'incertitude".J'aime bien cette idée. J'aime bien les gens qui doutent."Vivre c'est naviguer dans une mer d'incertitudes, à travers des îlots et des archipels de certitudes sur lesquels on se ravitaille". Après cette brillante métaphore, il enchaîne sur les changements potentiels générés par la crise : un nouveau management, le retour à la production locale, la  fin de l'industrie du jetable....se débarrasser de l'inutile, de la surconsommation, et mettre en avant les valeurs de solidarité....
A l'opposé, même les militaires brésiliens ont compris que Bolsonaro n'était pas seulement un populiste, un extrémiste de  droite mais aussi un véritable imbécile. Ce monsieur ne voyait pas d'inconvénients aux nombreux morts du covid. L'économie polluante est son seul souci. A tel point que les militaires l'écartent peu à peu du pouvoir. Un petit coup d'Etat en cours ?
L'opinion est quelque chose d'intermédiaire entre la connaissance et l'ignorance.   Platon

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