jeudi 30 avril 2020

Le journal d'un confiné (acte 22 : On a testé le test PCR)

Jour 43
Aujourd'hui Edouard Philippe a présenté son plan de sortie de confinement.
En résumé, après le confinement, ce sera le confinement.
Par conséquent, il est désormais inutile de faire le décompte journalier...
Voilà.

Jour 44
En voici une journée bien spéciale ; j'ai conduit ma chère maman à un laboratoire pour analyser sa positivité ou non au covid.
Constatant une infection pulmonaire modérée avec une fièvre approchant les 38 depuis quelques temps, son médecin lui a prescrit un test de dépistage. Prévenue par ce dernier, une gentille organisatrice du laboratoire spécialisé a contacté directement ma mère pour lui donner un rendez-vous deux jours plus tard quand même (donc aujourd'hui) à une heure précise (oui c'est plus pratique pour un rendez-vous) puis m'a téléphoné pour avoir mon adresse de messagerie afin de recevoir les résultats. A l'heure dite (vingt minutes avant !),  nous nous sommes présentés masqués devant le labo. Comme convenu nous sommes restés dans le véhicule. L'attente ne fut pas si longue, un peu plus de vingt minutes quand même. Un appel  téléphonique devait nous demander d'avancer, toujours en voiture. Nous n'étions pas  seuls sur ce parking, mais pas très nombreux non plus, il semble qu'un rendez-vous soit pris toutes les cinq minutes. A notre tour, j'ai avancé la voiture jusqu'à  une tente montée pour l'occasion . Le drive test pouvait commencer. Un genre cosmonaute nous a accueilli et a expliqué à ma mère la manière dont il allait procéder. Pratiquement rien d'agréable (voire un peu douloureux), un ramonage appliqué de narines vu maintes fois sur toutes les chaînes de tv ; un gros coton tige bien loin dans la narine puis dans l'autre (oui elle a deux narines)...et puis voilà. La sortie fut un peu plus compliquée car le passage d'une étroitesse extrême ne me permettait pas de passer sans rabattre les rétroviseurs. Nous étions comme le coton tige dans la narine de ma mère sauf que les rétroviseurs n'étaient pas en coton et l'un deux s'est un peu frotté sur le mur granuleux. Petit détail qui a ajouté un peu de piment à une situation quelque peu stressante. Finalement, je raconte tout ça mais il n'y a rien à en dire, tout est d'une grande banalité. Sauf qu'on est là pour le covid quand même, et les gens autour de nous ne semblaient pas là pour rigoler. Nous non plus d'ailleurs, ma mère, ma voiture ...et puis il fait chaud sous ces masques.
A partir de ce moment là, il faut attendre 24 ou 48 heures avant de recevoir les résultats.
Je vous concède que l'attente est moyennement sympa. C'est un peu les mêmes sensations procurées par l'attente du résultat d'un test de grossesse non désirée ou pire celui d'un test du VIH. Cela peut  rappeler des choses. Ce sont les dernières minutes les plus angoissantes. L'avantage du mail est qu'on ne connait pas ces dernières minutes là.

lundi 27 avril 2020

Le journal d'un confiné (acte 21 : Après c'est maintenant ou de Philippe à Piketty)

Jour 41
Dans deux jours Philippe nous détaillera son plan de déconfinement. Dans peu de temps Macron reviendra nous voir pour nous parler de l'après. Il est temps de s'y mettre. 
Le 11 mai sera mieux que le 10, mais que sera le 12 puis le 15 ou le 5 septembre ?
Tout le monde le dit alors je le répète, après une suite de crises comme celles que nous vivons et devrons plus ou moins subir, tout ne recommence pas comme avant. Une catastrophe sanitaire suivi d'une crise économique puis sociale et enfin éventuellement financière laisse plus que des traces dans l'Histoire. Aura t'on de nouvelles années folles à l'image des années 20 qui ont suivi la grippe espagnole et surtout la guerre ?
Est-ce que de cette épreuve naîtra une "destruction créatrice" ? quelque chose entre les visions des  collapsologues et les techno-optimistes.
Le numérique va s'installer encore un peu plus dans nos vies. C'est une évidence tant son utilisation s'est généralisée durant le confinement. Il a permis de préserver les liens indispensables dans le fonctionnement des administrations, des entreprises, du système éducatif, associatif, politique et intra-familiaux.  Le télétravail à peine naissant a explosé et devrait continuer encore à progresser dans des entreprises ou collectivités qui n'étaient pas encore prêtes techniquement ou sociologiquement. Cela implique des minis révolutions managériales et organisationnelles mais c'est ensuite terriblement efficace (j'en parle aisément car j'étais relativement sceptique il y a moins de deux ans).
Les circuits courts, déjà très en vogue mais peu utilisés, ont connu un grand succès ces dernières semaines. J'ose penser que la réussite de ses agriculteurs de proximité devrait largement se confirmer et peut être s'étendre à d'autres activités artisanales comme la pêche ...Les messages écologiques reçoivent, me semble  t'il, un accueil de plus en plus favorables. Eviter d'aller chercher à des milliers de kilomètres ce qu'on peut avoir à côté est une évidence même avec un coût légèrement supérieur. Le  premier des messages est celui d'une réelle indépendance alimentaire
Dans le même ordre d'idée, l'Etat devrait procéder à de nombreuses relocalisations pour retrouver plus d'autonomie dans les secteurs clés que personne ignore aujourd'hui. On pourrait imaginer que d'autres secteurs moins stratégiques comme celui de l'habillement pourrait reproduire dans le pays.
Enfin, je pense que l'âge d'or des métropoles tout comme ce processus de métropolisation qui a pour effet de concentrer tous les métiers du tertiaire supérieur et de congestionner toutes les communes concernées en densifiant au-delà du supportable, est terminé. Je pense qu'un retour à la campagne ou dans des villes moyennes devrait s'entamer; si ce n'est déjà fait. Ce serait intéressant de l'encourager à l'image des efforts ou de la volonté de faire revenir la campagne à la ville...
J'arrête là mais il faudrait en profiter pour consolider la solidarité avec le revenu de base, et donner plus de place au citoyen à tous les niveaux, de la commune à la nation, à l'image de la commission citoyenne pour le climat (tirage au sort)...
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Jour 42
Au rythme où tout se met en place, on sera  encore mieux organisé qu'en Allemagne... mais au mois d'octobre. Avec un peu de chance, le covid aura disparu à jamais mais on sera au point pour le prochain. Faut pas se moquer, parce que ce virus pourrait aussi continuer sa  mission funeste et tuer tous les plus de 60  ans voire moins. Le génie français et macronien de surcroît est en marche, encourageons le !
Hier, j'étais sur l'après, restons y encore deux trois lignes ...
Ce matin, j'écoutais Piketty sur France Inter d'une oreille très attentive. Pour plusieurs raisons, d'une part, je l'apprécie beaucoup, d'autre part en mangeant des biscottes l'ouïe est perturbée...Les questions étaient claires et les réponses aussi. Il a ponctué ses propositions de références historiques avec beaucoup d'à propos. Evidemment il faut revenir sur la suppression de l'ISF en améliorant son rendement en le passant de 5 à 10 milliards de recettes fiscales. Il faut aussi taxer le patrimoine voire l'épargne, il a aussi des solutions pour la dette...etc ...mais tout ça était attendu. Par contre, il a rappelé l'utilité d'une taxe carbone particulièrement pertinente dans un schéma de relocalisation de certaines industries pour faire en sorte que la concurrence de produits traversant les océans en polluant un max soit plus que compliquée. Il a aussi rappelé un projet qu'il a déjà évoqué dans son dernier livre je crois, la carte carbone. Chacun en disposerait. En résumé, les riches ou les pauvres auraient les mêmes droits de polluer mais seulement ceux octroyés par cette carte carbone. Un outil pour une empreinte carbone maîtrisée. 
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samedi 25 avril 2020

Le journal d'un confiné (Acte 20 : Des perspectives et une éclaircie)

Jour 39
Aujourd'hui, ça se déconfine un max et sans masque en plus...
Oh hé hein ! soyons raisonnables sinon on ne va pas s'en débarrasser de cette saloperie.....

La très  subtile étude de l'Insee sur les  mobilités de population liées au confinement est particulière intéressante ....Elle confirme les départs en nombre des grandes villes. Ce n'est pas seulement la fuite vers des campagnes accueillantes dans des résidences secondaires cossues, c'est aussi le retour de beaucoup d'étudiants chez leurs parents. Des départements voient leur population résidente baissée, d'autres  augmentent comme le Lot  (6 %). L'exploitation des données des opérateurs de mobiles offre des perspectives particulièrement importantes.....
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Jour 40
Pas de doute, les chiffres sont désormais orientés  favorablement. Moins de décès, moins d'hospitalisations, moins de réa, plus de sorties, plus de guérisons. Si ce virus est saisonnier, ce sera parfait.
Se méfier quand même des interprétations : un médecin qui annonce un taux de létalité supérieur en France qu'ailleurs peut se tromper. Ce taux dépend du nombre de malades testés positivement. Seulement pour compter il faut être testé. Dans ce domaine, nous sommes vraiment défaillants pour ne pas dire tout simplement aussi mauvais que notre stock de masques était minable depuis au moins deux ans.
Autre exemple : la  surmortalité est très importante en Seine-Saint-Denis. C'est vrai, le  nombre de décès a plus que doublé sur la période du 1er mars au 13 avril par rapport à 2019. L'absence de services publics et la pauvreté en sont les causes évidentes. Le covid fait un carnage sur ce département où la misère, la faim sont de plus en plus prégnantes, un désastre. Seulement dans les Hauts-de-Seine où les revenus sont deux fois plus importants qu'en Seine-Saint-Denis, le nombre de morts a augmenté exactement dans les mêmes proportions (+128%).  Dans ce cas, une des raisons n'est naturellement pas la précarité mais l'âge  moyen, 8 ans supérieur dans les Hauts de Seine. La Palice  serait en mesure de dire :  Pour survivre, il vaut mieux être jeune et riche que vieux ou pauvre.
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vendredi 24 avril 2020

Le journal d'un confiné (acte 19 : La retraite exagérée)

Jour 38
Il y a moins d'un an j'étais encore en activité et comme beaucoup, j'avais du mal à me projeter et à imaginer une vie de retraité. En réalité la vie de retraité ne m'intéressait guère, j'en avais juste assez, l'heure était venue. Je n'avais plus rien à me prouver, plus rien à attendre, plus la force de me renouveler, pas envie de me planter. Juste besoin de me reposer  et de me retrouver, tranquillement ; j'étais à peu près certain que je ferais d'autres trucs nouveaux, intéressants sans projet ou voyage extraordinaires. Evidemment je ne me doutais pas que j'allais devoir subir comme des milliards d'êtres humains un confinement où, pour le coup, je suis totalement inutile. Un troisième ligne qui assiste médusé et impuissant à une catastrophe sanitaire inédite depuis un siècle. Finalement on pourrait se mettre à regretter le bureau avec tous ses petits soucis et toutes ses petites ou grandes satisfactions. C'est trop tard mais on oublie jamais.
Par contre, le confinement est très instructif pour un actif qui se demande à quoi ressemble une vie de retraité. La retraite c'est en quelque sorte un confinement soft. Ou à l'inverse le confinement c'est la retraite extrême. La retraite, c'est un confinement choisi qui s'arrête dès qu'on le souhaite. Le confinement, c'est une retraite imposée où l'on dépense peu même si l'on a beaucoup. Alors que la retraite, on peut dépenser beaucoup d'argent bien qu'on en dispose que de peu.
J'ai cassé le mythe de la retraite dorée et c'est tant mieux car la retraite pourrait être magnifique en étant jeune et riche. Il ne faut pas se faire d'illusion car la retraite c'est la vieillesse plus ou moins affirmée, plus ou moins assumée
Au temps où la retraite sociale telle qu'on l'entend aujourd'hui n'existait pas, on parlait de retraite au  sens propre. On se retirait (enfin quand on pouvait). Le moment était venu pour vieillir caché. Dans ses "Essais"  Montaigne, en abordant le thème de la vieillesse, écrivait qu'il voulait l'accepter courageusement, en réalité ce n'était qu'à reculons. Il voyait dans la mort une belle fin de la vieillesse, car avec le temps qui passe il ne restait plus grand chose de l'homme. La mort enlevait enfin ce qu'il restait. Montaigne ne croyait pas à la sagesse :  
depuis longtemps je me suis envieilli mais assagi je ne le suis pas d'un pouce

Je parle comme si je connaissais tout de Montaigne et comme si j'avais tout compris. Désolé pour le littéraire qui va se perdre sur ces quelques lignes. Je ne l'ai pas fait exprès. Je ne recommencerai pas.
Néanmoins, coincé sur ce thème si drôle de la vieillesse je repensais à une chanson superbe de Thiéfaine (ça change de Montaigne) traitant de la maladie d' alzheimer, belle angoisse aussi liée à la vieillesse :
Je suis l'étranger dans la glace mais ma mémoire s'efface
C'est drôle, n'est ce pas !

Un autre qui ne doit pas rire tous les jours, c'est ce nouveau Ministre, celui du déconfinement.
Castex, ex collaborateur de Sarkozy, est un surdoué hyper dynamique doté d'un potentiel énorme, paraît-il. Là encore, j'ai quelques doutes. Il est vrai que ses nouveaux petits camarades du gouvernement n'ont pas l'air de lui laisser beaucoup de place. En plus, avec Macron qui en rajoute en mettant une pression de fou et décidant de tout....
Titre amusant de Libé, Le casse-tête de Castex, facile mais bien.
Il est certain qu'il ne doit pas dormir toutes ses nuits. De toutes façons, comme chante Lavilliers

Le sommeil c'est presque la mort 
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mercredi 22 avril 2020

Le journal d'un confiné (acte 18 : Les seventies)

Jour 36
Hier le monsieur qui me sert de maire a posté une vidéo, la troisième ou la quatrième du genre. C'est le retour de l'ORTF ! c'est la remarque très pertinente d'un de mes amis. La sobriété de mise en scène est à son apogée. Le son est d'une qualité assez médiocre ou alors c'est son élocution...et puis,on dirait une image en noir et blanc. Il lit consciencieusement les notes qui sont devant lui et parle de sujets qui ne dépendent pas de lui ou qui n'ont aucun intérêt aujourd'hui...
Il faut reconnaître qu'il se donne beaucoup de mal. Avec tout ça, s'il n'est pas réélu ça ne sera pas de sa faute, et s'il l'est, ce ne sera pas de la mienne !
Il poursuit une campagne électorale qui n'en finit pas et on ignore d'ailleurs, quand elle va se terminer. Il est à fond,  utilise tous les moyens que ses adversaires n'ont pas, saute sur tous les sujets, devient tout et son contraire...en campagne gratuitement, tranquilou...
Dire qu'il abuse de la situation serait exagérer mais il en use et se démène comme un vieux cheval de labour. Laborieux, il est, déterminé et orgueilleux aussi, tout autant qu'usé et dépassé.
Et à part ça ? de la pluie toute la journée et des oiseaux qui ne se lassent pas de chanter...comme jamais.
Et si l'espoir revenait ?
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Jour 37
On est mal. Le pétrole est au plus bas. Ces abrutis continuent d'en extraire et ne peuvent plus le stocker. Les russes et d'autres veulent couler les américains avec leur gaz de schiste dont le coût est bien supérieur. Au concours de super pollueur les américains n'ont pas dit leur dernier mot. Ils ont un champion dans la catégorie "j'épuise la planète et je m'en fous", Trump. Parallèlement, il fait un concours avec Bolsonaro sur le thème "chuis con mais j'aime ça". Dans ce domaine il a un concurrent de haut niveau. Néanmoins, Trump peut encore gagner. En effet, un espoir renaît pour la forêt amazonienne et le peuple brésilien, il paraît que Jair tousse .....
Un pétrole qui ne vaut plus rien, c'est tout de même un signe. Celui de la fin d'une époque, de la pollution sans souci, de la surconsommation, de la mondialisation de l'économie et de la richesse pour quelques uns, de l'exploitation et de l'insécurité pour le plus grand nombre. Cette époque aura bien quelques sursauts mais ce sera pour mieux disparaître . Ce sera le monde de bien après...
En attendant, dans la série on est mal, il est possible que la nicotine soit bénéfique face au virus ! Ce virus n'a vraiment aucune moralité. Depuis des dizaines d'années, il y a des millions de gens qui souffrent pour arrêter de fumer et on apprend aujourd'hui que la nicotine pourrait sauver des vies ! Moi je dis non, là ça va trop loin. Même si c'est vrai, il ne faut pas le dire. Les fumeurs vont fumer deux fois plus même s'ils doivent aller jusqu'en Espagne ou en Belgique (deux beaux foyers du covid) pour  payer moins cher leur poison. On va leur dire maintenant : ce n'est pas bon pour la santé ? 
Bientôt on va revivre le pire des années 70 : rouler dans des bagnoles bien gourmandes en pétrole en fumant des clopes sans filtre...
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lundi 20 avril 2020

Le journal d'un confiné (acte 17 : La planète des simples d'esprit)

Jour 34
Aujourd'hui Edouard Philippe....non, rien.
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Jour 35
Macron et son gouvernement se sont mis dans un guêpier peu ordinaire en décidant un retour des enfants à l'école, collège et lycée le 11 mai (je ne parle même pas des crèches avec les enfants qui se bavent partout !). Mais comment vont ils se  sortir de là ? 
Les conditions nécessaires en terme d'hygiène, de la distanciation physique et de sécurité pour les enseignants sont impossibles à respecter.....diviser les effectifs par deux serait la moins mauvaise des solutions d'un point de vue sanitaire, mais on peut se demander l'intérêt éducatif pour si peu de temps. De plus, si la décision d'une rentrée était pour favoriser la reprise dans les entreprises, cela compliquerait encore un peu plus la vie des parents dans l'obligation de trouver une solution de garde alternative une semaine sur deux ou ne travailler qu'une semaine sur deux...En même temps comme dit l'autre, pas simple de voir s'effondrer l'économie d'un pays sans tenter de poser des rustines ici où là pour se rassurer un peu. Le risque d'un rebond, comme ils disent, de l'épidémie est bien plus grand. Il serait mortel pour un bon nombre d'entre nous et suicidaire pour l'économie. Quand on connait la solidarité des pays entre eux, on peut s'inquiéter d'autant plus... 
(exemple de la Finlande qui va demander des contreparties et des garanties en bilatérale avec l'Espagne avant de l'aider à soutenir son système bancaire ) 
Et puis, il vaut mieux prendre un peu de temps avant de faire repartir bêtement une économie dont la productivité nécessite d'épuiser la planète...
Ou alors il faut changer de planète...il y en a une qui semble pas mal du tout ; une exoplanète qui a été découverte très récemment par la Nasa, avec les caractéristiques semblables à celles de la Terre. Faut se dépêcher, elle est à 300 années lumière ! On n'y sera pas pour la fin du confinement !
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samedi 18 avril 2020

Le journal d'un confiné (acte 16 : Le ridicule tue moins que le covid, ouf !)

Jour 32
Le maire de ma  commune continue sa campagne sur son compte fb officiel, tranquille. C'est de bonne guerre dit-on. Il met en avant des services fournis par les agents municipaux. Des trucs  complètement évidents mis en valeur comme des exploits réalisés par le maire lui-même. C'est ridicule, cela frise la caricature. Le dernier en date  est l'entretien d'un des rares espaces verts. Ils ont tondu l'herbe durant le confinement. Bien entendu, on approche l'acte de bravoure. Les commentaires sont encore plus marrants. Des remerciements en veux tu en voilà. Une colistière ajoute : "Notre gratitude renouvelée aux employés municipaux et à l'inusable Maire droit et debout en toutes circonstances". Culte de la personnalité, fayotage, excès de zèle, bêtise ? Ridicule sûrement. Le confinement rendrait il con tout court ? Possible.
Cela dit, inusable laisse entendre qu'il devrait l'être, usé. Ce qui n'est pas faux. Droit et debout fait penser aux meilleures heures de Juppé, et là, c'est vraiment maladroit.
Bon, de tout ça, on s'en fout, surtout quand on entend chaque soir la litanie  du nombre de décès et de malades. Encore aujourd'hui, près de 800 morts et il paraît que ça va mieux. A ce sujet, personne n'a encore osé dire au DG de la santé qu'il n'est pas obligé de faire un point statistique détaillé tous les soirs ? un angle différent serait plus éclairant sur cette maladie et sur son évolution.

Aujourd'hui je suis allé dans un magasin de bricolage, ouvert et plein de monde....du relâchement dans le confinement. Oui, on y va tout droit. Moi par exemple, c'est la première fois que je sors deux jours consécutivement....
Pourtant le 11 mai, c'est encore loin.
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Jour 33
Ce matin, pas de  sport, je laisse  reposer ce  vieux  corps. Avant hier je suis allé faire quelques courses pour ravitailler ma mère, hier d'autres emplettes pour mon foyer confiné, quelle  excuse  vais  je imaginer pour m'échapper aujourd'hui ? Pas trouvé. Donc confinement total respecté. De surcroît, la pluie s'est invitée et semble s'installer pour quelques temps et ainsi réduire les sorties inutiles. Un médecin écrivait aujourd'hui, "la pluie pourrait nous sauver", provisoirement bien entendu.
On verra. 
Désormais, de nombreux commentateurs ne voient d'issue que dans l'arrivée d'un vaccin d'ici 2021. Je ne suis pas convaincu. D'abord, 2021, voire 2022 c'est loin ; ensuite si les anticorps des malades guéris ne durent pas, ceux générés par le vaccin n'auront pas plus d'effet. Je dis ça mais j'ai fait zéro année de médecine, ce qui me donne autant de crédibilité que les 20 ou 30 millions de nouveaux infectiologues qui ne pensent que par Raoult et qui n'ont pas plus tort  que moi qui doute.  Non, notre salut ne tient que dans un traitement qui serait enfin efficace pour tous, vieux, jeunes, peu importe la morphologie et l'état physiologique. Bon, ce n'est pas pour demain non plus...
En désespoir de cause, je prends l'option ( selon Raoult), c'est un virus saisonnier à l'image de la grippe, et nous en sommes bientôt débarrassés...jusqu'à l'hiver prochain. Voilà.
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jeudi 16 avril 2020

Le journal d'un confiné (acte 15 : Les éditos se libèrent)

Jour 30
Laurent Joffrin pense que le sacrifice des économies que les gouvernants s'imposent pour lutter contre le covid est la preuve que l'humanisme continue de progresser.
Certes, les épidémies précédentes grippe espagnole ou de Hong Kong sont passées dans l'indifférence générale des pouvoirs en place. Contrairement à 2020, l'économie n'avait jamais été sacrifiée.
J'aimerais que la raison soit celle là. J'aimerais que tous les gouvernements du monde aient renoncé à la croissance par humanisme. Un détail que semble oublier ce cher Laurent Joffrin, dont les éditos sont toujours de grande qualité, est en lien avec la contagiosité et la dangerosité de cette maladie et du contexte dans lequel elle évolue sournoisement. Comparable dans un premier temps aux autres virus célèbres, sa contagiosité apparaît au fur à mesure  que les études se précisent, de plus en plus importante. De plus, il est insidieux et peut se cacher dans de nombreux asymptomatiques pour mieux frapper et contaminer pour tuer. On ne meurt pas seulement du virus mais d'attaques cardiaques ou plein d'autres joyeusetés .
Le porte-avions Charles de Gaulle a quand même abrité 668 marins contaminés sur quelques 1 700 testés. Un seul est pour l'instant en réa, 30 sont hospitalisés mais leur moyenne d'âge devrait être salutaire.
Cela n'a échappé à personne qu'une autre condition favorable à l'expansion de cette épidémie est liée à la mondialisation. La multiplication des voyages  et des échanges qui s'accélèrent sans cesse est un régal pour le covid 19 mais le sera aussi pour ses successeurs. Ainsi, sans confinement, l'économie mondiale aurait pu s'effondrer encore un peu plus. Près de 300 000  morts seulement en France était une forte probabilité. Plus dure encore que les - 9 % de   PIB. De toutes façons, qui se  serait aventuré dans les restaurants, les cinémas, avions ou autres avec un hécatombe autour de soi ? L'humanisme progresse certainement, mais la mise en place du  confinement n'en est pas la preuve.

Ailleurs, ce beau Raoult nous explique que l'épidémie commence à disparaître ....tant mieux. Mais cette annonce précoce risque de la relancer ....
25 au jus

Jour 31
Après avoir fait les courses pour ma chère maman, démasqué, je suis encore tombé sur un article traitant de cet animal Raoult. Les courses très bien, rien à dire, comme d'habitude, je n'ai pas trouvé la moitié de ce que je souhaitais et je commence à m'accoutumer à cette situation où tous ces gens dangereux me frôlent et m'embarrassent.
Par contre, Raoult, la star de ce covid 19 est désormais bien cerné par les éditorialistes. Ce génial professeur, coqueluche de la droite classique, chouchou de  la gauche insoumise, est devenu selon Laurent Joffrin le gilet jaune de la blouse blanche. En parlant de l'efficacité de la chloroquine, LJ écrit :
Dans cette aporie, toutes les peurs et tous les fantasmes s'engouffrent comme un tsunami sur une plage.
Parfait.
Pendant ce temps, Bayou (sans R) malmène sérieusement Mélenchon  qui le suspectait d'accepter le principe d'une union nationale avec Macron. Il a de l'avenir ce jeune homme et ne s'en laisse pas conter par ce monsieur qui croit tout d'un coup en la mélenchonisation des esprits.
Des nouvelles de Bolsonaro : il vient de virer son Ministre de la Santé  parce qu'il défendait la distanciation sociale...Il serre des mains et s'essuie le nez...trop fort Bolsonaro ! Ce virus pourrait sauver l'Amazonie...
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mardi 14 avril 2020

Le journal d'un confiné (acte 14 : J'ai des doutes, est-ce que vous en avez ?)

Jour 28
Macron a été très bon ce soir. Peut-être même exceptionnel à certains moments. 
Il a su jouer sur tous les registres la responsabilité, la sensibilité , la peur, la tristesse, l'ignorance, la modestie, la fraternité, la détermination, la volonté, la compréhension, la compassion....
Il a oublié ses mensonges, ses manipulations, son indécision, sa démagogie, sa suffisance...mais pas moi. Il n'en reste pas moins que sa prestation a été brillante. Les circonstances la méritent. Evidemment, ça ne change en rien à mes opinions le concernant. Il est à droite. La droite libérale, certaine de son bon droit. Il ne doute pas. Il ne  doutait pas car, que veut bien signifier sa phrase qu'il conclut par "moi le premier' (sortir des idéologies; nous réinventer...). Ces trois mots resterons tout comme cette phrase : 
Il nous faudra nous rappeler que notre pays tout entier tient sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal
Aura t'il simplement un début de volonté de concilier cet aphorisme avec les intentions presque vulgaires et au moins déplacées du patron du Medef et de certains de son gouvernement représentatifs des libéraux de l'ancien monde, qu'ils ont le culot d'exprimer dès maintenant ? Compliqué, même impossible.
Décidément on aura du mal à y croire. Il nous a donné rendez vous pour nous parler de son après. Sera t'il aussi brillamment hypocrite ou aura t'il retrouvé sa surdité libérale ? Sera t'il le Macron du 12 avril 2020 ou celui de fin 2018 avec les gilets jaunes ?
4 semaines déjà ...ou seulement ?

Jour 29
Pour la première fois depuis 36 ans, je ne suis pas près de mon fils pour son anniversaire.
Ce n'est pas bien grave, vous me direz. Ben oui et non !
Oui car si j'attrape le bidule 19 avec mes antécédents pulmonaires, je ne devrais pas faire long feu.
Non, car j'ai déjà beaucoup de chance d'avoir fêté tous les 35 précédents avec lui.
En dehors de ça, j'ai lavé mon gros véhicule polluant mais qui ne pollue plus depuis quasiment quatre semaines. C'est la face cachée de mes convictions écologiques, c'est ma part Mister Hyde inavouable.
En réalité, il ne pollue pas tant que ça ou au pire, lorsque l'on s'en sert. L'énergie la plus propre est celle que l'on ne consomme pas. 
Et puis, ça passe le temps de laver sa bagnole !
Parce que du temps, il nous en reste pas mal avant d'être libre de nos allers et retours.
Selon St Macron, nous disposons de 26 jours encore de confinement. Et c'est heureux, avril n'a que 30 jours.
Mais tout d'un coup, l'angoisse me happe. Serais je considéré comme une personne des plus fragiles d'entre nous ?
 .........
 28 plus 1.

lundi 13 avril 2020

Le journal d'un confiné (acte 12 : La découverte)

Jour 26
Donc les confinés s'évadent par les chemins forestiers !
Nos voisins espagnols ont été surpris de constater que certains français confinés étaient arrivés par magie, la nuit peut être,  pour passer les vacances dans leurs résidences secondaires. Toutes les routes étaient barrées, il restait les chemins forestiers et ils les ont empruntés.
On parle de fraternité, de solidarité, d'enfer pour les soignants....
Heureusement, le monde est imparfait. Pour d'autres, seul leur plaisir n'a d'intérêt, même en temps de "guerre". Cela ne surprend personne, mais ce n'est pas inutile de le rappeler.
Il n'était pas rare qu'auparavant, gâtés que nous étions, on s'interrogeait sur notre conduite au cours de la dernière guerre, la vraie celle-là. Comment se comporteraient nos concitoyens en 39-45 ? Nous sommes renseignés.
Certains dénoncent leurs voisins qui prend l'apéro un peu bruyamment, d'autres appellent la police pour des jeunes en moto, d'autres encore interpellent la mairie pour de trop nombreux joggers près de chez eux, d'autres enfin filment des familles qui courent et jouent ensemble pour défouler leurs enfants peut être un peu trop nombreux et le publient sur les réseaux sociaux, et  les meilleurs profitent de leurs vacances en Espagne...
Il y a pire encore, car la violence en confinement est plus douloureuse.
Et enfin, il y a moi et quelques autres. En 40, j'aurais aimé être résistant, en 2020 je ne fais rien et je l'écris.
C'était le 26ième jour.

Jour 27
Depuis quelques jours, je pars en début de soirée, accompagné ou pas, marcher dans mon quartier. Sans ce confinement, il ne me serait jamais venu à l'idée de traverser, de droite à gauche, du nord au sud ou ce que vous voulez, dans un rayon d'un km, ce quartier qui n'a aucun intérêt esthétique ou urbanistique, ou même environnemental. Du coup, comme on dit maintenant, je découvre des trucs. Une place en travaux, cachée par des bâtiments d'un petit groupe scolaire, mais plutôt agréable avec des arbres assez beaux. Cette place se  situe au centre d'un lotissement très ancien de maisons d'ouvriers, ce qu'on appelait des chalandonnettes. Elles sont souvent rénovées avec goût. Un peu plus loin, un lotissement des années 80. Assez bien entretenus, ces pavillons ne sont pas si laids. Pourtant, à l'époque le choix de lotir et de laisser construire des maisons individuelles sans charme et parfois sans beaucoup de moyens, était très critiqué. Aujourd'hui, profiter d'espaces, de jardins, est particulièrement apprécié. La densification urbaine est elle vraiment la solution ? Bien entendu, elle limite l'étalement urbain et les heures de transports, la pollution, mais à quel prix ? La meilleure solution pour l'homme et la planète? le télétravail, le coworking, habiter près de son bureau, usine, commerce, ne pas travailler...ok c'est nul mais il faut y réfléchir.
Trois au cube !

vendredi 10 avril 2020

Le journal d'un confiné (acte 11 : On dirait le Sud)

Jour 24
Le jour où Macron rencontre Raoult. Pas un petit entretien entre deux portes contaminées mais 3h d'échanges qui ont du satisfaire les ego de chacun.
Qu'est ce qu'ils ont pu se raconter ces deux mecs qui, jusqu'à encore quelques semaines n'avaient aucun point commun, en terme de notoriété et de popularité du moins?
Les deux sont à droite et les deux s'en défendent. On ne peut pas être l'ami de tous les LR de la région sans en être, comme faire voter ou initier les lois les plus libérales de ces dernières années, non plus.
Cela fait au moins deux points communs....
3 heures : l'un est bien dans la récupération, l'autre dans la puissance ; on ne passe pas trois heures sans partage. L'un donne des éléments de langage, l'autre assure des lendemains qui chantent...
 Après je m'en fous, moi, j'ai nettoyé ma terrasse et ce n'était pas une sinécure

Jour 25
Alors si des mairies de droite ont des idées de gauche, on est mal.
Je vous rassure ce n'est pas ma municipalité, c'est la mairie de Marseille. Rien d'extraordinaire mais une initiative particulièrement sensée. Aide aux familles  marseillaises qui bénéficiaient de la gratuité de la cantine
Ce cher vieux Gaudin a déclaré, à ceci près : "ce n'est pas parce qu'elles sont confinées que les familles n'ont plus de difficultés" Son idée est donc d'aider les familles qui bénéficiaient de la gratuité de la cantine...en proportion de la participation de la mairie. C'est simple mais c'est bien ! 
Cette mesure doit pouvoir être copiée. Je suis sur que celui qui occupe les fonctions de maire de Bordeaux va s'en préoccuper après avoir commandé des masques qui seront ou pas réquisitionnés par l'Etat ; il a tellement envie d'être élu.
En ce qui me concerne, rien ou presque en dehors de quelques encouragements pour le mémoire de ma fille.
C'était 5 au carré. 

jeudi 9 avril 2020

Le journal d'un confiné (acte 10 : Pas d'après sans masque)

Jour 22
Aujourd'hui pas de politique. Je ne vais pas encore réfléchir à l'après, je n'ai aucune idée originale. Il faudra toujours plus d'écologie et de solidarité. J'y reviendrais mais après ce n'est pas maintenant. Maintenant c'est le confinement et ma journée type de confiné inactif (je n'aime pas retraité) se déroule tranquillement. On a le temps de lire, faire le tour des réseaux sociaux, un peu de sport, gérer son frigo, profiter de son extérieur plus communément appelé jardin ( tondeuse cet aprem), marche autour du pâté de maisons (courir sur 500 mètres c'est chiant), relecture des dossiers de ma fille étudiante ...etc..
Faut du talent pour remplir un journal de confiné avec ça. 
Heureusement, discussion sur whatsapp sur la date des élections municipales qui devraient se dérouler en même temps que les départementales et les régionales en mars 2021. Cette éventualité se confirme chaque jour un peu plus (de source sûre). Cela ne va pas manquer de piquant si les alliances sont variables en fonction des élections. On peut espérer justement un peu plus de cohérence...
22 et toujours de la politique.

Jour 23
Une idée m'est venue et comme je doute un peu de tout en ce moment (j'ai le droit, on est un peu dans la merde quand même ! ), je me demande si la prophylaxie fait partie de l'ensemble des connaissances nécessaires pour exercer des fonctions au  sein du gouvernement ? Pas à n'importe quel poste mais à celui de Ministre de la Santé par exemple. Certes, il est médecin, il n'est pas tout seul, mais il a pu oublier certaines bases. Comme il y a un mois le masque était inutile et inapproprié, comme il y a moins d'un mois il était possible sans grand danger d'organiser des meetings à plus d'une centaine de personnes, j'ai quelques doutes, sûrement à tort, (mais quand la confiance est partie..) sur leur certitude concernant l'inutilité du nettoyage et surtout de la désinfection des rues des centres ville. La Corée du Sud, par exemple, qui n'a pas trop de leçons à  recevoir de notre beau  pays sur la façon de gérer cette cata, s'y attache depuis le début. Et il faut admettre qu'ils ont quelques résultats. Quand on observe qu'au Laos, une poignée de millions d'habitants, au 110ième rang en terme de PIB, tout le monde dispose de masques et gel hydroalcoolique à profusion, on doute...
Bon, on va bien s'en sortir, un jour...peut-être.
Pour changer de sujet car la vie continue, je viens de lire un excellent article écrit par Rachid Zerrouki parue dans Libé au mois de décembre 2019 (grâce aux amis fb), "Faut il parler des déterminismes sociaux aux jeunes qui les subissent ?" La réponse est dans la question, non, mais pas franchement non. Difficile à résumer. Il est clair qu'il ne faut pas leur en parler clairement, sinon ils vont crier à l'injustice, mais il ne faut pas non plus leur faire croire que notre société est uniquement fondée sur la méritocratie. Cela ne pourrait que les culpabiliser un peu plus. Par conséquent, à mon humble avis, il faut jongler entre tout ça et leur donner un maximum de chances en développant la discrimination positive au mieux.
Ainsi, il y a une certaine analogie avec le mélodrame que nous vivons, car finalement, le gouvernement ne veut pas vraiment nous dire que les masques et les tests sont indispensables, que le confinement sans ça va durer six mois, il nous laisse découvrir notre misère comme des grands.
23.

lundi 6 avril 2020

Le journal d'un confiné (acte 9 : Les joies de l'incertitude)

Jour 20
Où j'ai assisté médusé à un dialogue entre Pascal Perri et François Lenglet sur une chaîne d'infos.
Leur discussion n'était pas sur le monde d'après mais sur le monde d'avant hier, ou comment faire pour le retrouver. Ils  ont commencé leur échange en regrettant l'enterrement de la réforme des retraites sur laquelle de toutes façons il fallait y revenir un jour ou l'autre et de manière encore plus sévère. Ces deux libéraux n'ont quand même pas osé reparler  de la retraite par capitalisation au regard de l'état de la bourse en ce moment. Ils se sont inquiétés du montant de la dépense publique. Il faut évidemment la diminuer surtout la part liée aux dépenses sociales. C'était tellement caricatural et hors  sol qu'à certains moments on pouvait déceler un peu de gêne de la part de Lenglet. Après, je ne les écoutais plus et je m'attachais plus à la forme qu'au fond bien basique et assez nul. Il est vrai que ces deux journalistes n'ont aucune formation universitaire en économie. Ils brillent sur les plateaux en répétant leur théorie néolibérale apprise par leurs copains de la sphère politique bien à droite même très à droite en ce qui concerne Perri. Ce n'est pas encore demain qu'ils vont envisager de mettre l'humain au centre de toutes les préoccupations et notamment de l'économie.
A part ça, un vrai dimanche bien confiné, contrairement à ce qui semble s'observer ici ou là.
Ainsi ce fut du vin sur vin.

Jour 21
Ce 21ième jour est fait de contrastes.
On dit que ça va mieux mais le nombre de décès augmente à nouveau assez sensiblement en Italie mais surtout en France. Le confinement pourrait commencer à produire des résultats mais une part de la population ne le respecte plus.
La lecture de l'entretien du philosophe Edgar Morin et les bêtises proférées par Bolsonaro crée un contraste réjouissant, la lumière et la nuit.
Pour Edgar Morin, le débat scientifique est fait de controverses et c'est ce qui permet à la science d'avancer. On imaginait à tort qu'elle n'était constituée que de "vérités absolues". Cette épidémie nous apprend que "nous devons vivre avec l'incertitude".J'aime bien cette idée. J'aime bien les gens qui doutent."Vivre c'est naviguer dans une mer d'incertitudes, à travers des îlots et des archipels de certitudes sur lesquels on se ravitaille". Après cette brillante métaphore, il enchaîne sur les changements potentiels générés par la crise : un nouveau management, le retour à la production locale, la  fin de l'industrie du jetable....se débarrasser de l'inutile, de la surconsommation, et mettre en avant les valeurs de solidarité....
A l'opposé, même les militaires brésiliens ont compris que Bolsonaro n'était pas seulement un populiste, un extrémiste de  droite mais aussi un véritable imbécile. Ce monsieur ne voyait pas d'inconvénients aux nombreux morts du covid. L'économie polluante est son seul souci. A tel point que les militaires l'écartent peu à peu du pouvoir. Un petit coup d'Etat en cours ?
L'opinion est quelque chose d'intermédiaire entre la connaissance et l'ignorance.   Platon

samedi 4 avril 2020

Le journal d'un confiné (acte 8 : La bienveillance et le mensonge)

Jour 18
Penser la France d'après....
Beau sujet. C'est essentiel, penser la France, pas seulement la France mais la vie après le covid. C'est pénible, je n'arrive pas à me projeter. 
Comme chantait Bernard Lavilliers, Juste après la guerre, Tout est à refaire...ou pas. D'ailleurs peu de texte dans sa chanson. On doit tout refaire, mais on ne sait pas quoi et comment. En même temps, nous n'aurons pas fait tout ça pour rien. Ou plutôt, nous n'avons pas rien fait pour ça ? C'est à dire, relancer les industries polluantes, faire trois fois le tour de la terre pour aller se dorer sur une plage, subventionner à nouveau l'agriculture productiviste, enrichir toujours les mêmes, tellement bien qu'ils vont mourir  étouffés par leur pognon, exploiter toujours les mêmes enfin tous les  autres, beaucoup d'autres, laisser toutes les industries essentielles au bout du monde, faire toujours un plus d'économies sur la santé ...etc...etc...Si on veut y penser, il y a de quoi.  D'abord, donner  plus de place aux humanités ou pour être plus simple à la bienveillance. La gentillesse, c'est bien mais c'est démodé. Regarder toute chose avec bienveillance. Ce ne serait pas plus doux ? Ne faut il pas promouvoir un changement profond du rapport aux autres ? 
On en reparlera.

En parlant de bienveillance, quelques nouvelles de Bolsonaro : il a déclaré hier ou avant hier qu'un jeûne d'une journée et prier devraient suffire pour passer cette épreuve. Pauvres brésiliens.

Jour 19
Où l'on comprend enfin qu'une fois de plus on nous a raconté n'importe quoi.
C'est presque un mensonge d'Etat cette affaire. Pendant des semaines on nous a vendu l'idée que le masque pour chacun de nous était complètement inutile. Les gestes barrières suffisent et de toutes façons on ne saurait pas les mettre, ces masques. En réalité, des masques, nous en disposons encore beaucoup moins que du gel hydroalcoolique. C'est peu dire. Concernant ce dernier, à l'exception d'une fiole grande comme mon pouce (et j'ai un petit pouce) que j'ai payée une fortune, je n'en ai trouvé nulle part depuis un mois. Pas très grave, je ne sors pas ou presque. Par contre, j'aimerais bien sortir un jour quand même, et pas à la saint glinglin ou même au 14 juillet. Si j'ai bien compris, cette sortie pourrait être conditionnée à deux choses : les masques et les tests. A ce rythme, au déconfinement, même mon fils ne me reconnaîtra pas.
Ce gouvernement nous ment, pas par plaisir, mais par bêtise. Il pratique un type de management adulte-enfant  alors que nous attendons, pour la plupart d'entre nous, un mode de gestion adulte-adulte. Il aurait pu nous expliquer, on s'est fait avoir comme des bleus, on voulait tellement faire d'économies qu'on a pensé que les masques étaient inutiles....un truc comme ça mais en mieux. Bref, il nous prend pour des cons, beaucoup plus que ses prédécesseurs dont certains avaient déjà pourtant bien abusé. Il paraît que le jeune homme qui occupe les plus hautes fonctions est un centriste. C'est sûrement la raison pour laquelle, il nous prend pour des trous-du-cul.
Aujourd'hui, le trou-du-cul confiné n'a pas fait grand chose mais au soleil...
C'était encore un jour premier.

jeudi 2 avril 2020

Le journal d'un confiné (acte 7 : L'écologie déconfinée )

Jour 16
Je suis inquiet. Le gouvernement va organiser une réflexion pour proposer une ébauche de stratégie de fin de confinement. Ce déconfinement serait régionalisé, dépendant d'une mise à disposition de tests et en fonction de classes d'âge.
Bon, on s'amuse beaucoup en confinement mais je crains qu'on se lasse si à la  saint glinglin qui, comme tout le monde le sait n'est pas pour tout de suite, nous sommes toujours en attente de tests.
Jusqu'à maintenant, sur les masques et le gel, nous n'avons pas été bons, mais pour les tests on est loin d'être un tant soit peu opérationnel. Tout ce que je viens d'écrire ne veut rien dire mais je me comprends et vous allez comprendre bientôt...quand l'ébauche sera commencée.
On reparlera du traçage volontaire....il faut que j'y pense.
Revenons sur un point que j'ai abordé précédemment : Bolsonaro. En me lisant, il a compris que sa position n'était pas tenable. Depuis hier, le covid  est devenu le grand défi du Brésil. Il n'en reste pas moins qu'il ne veut surtout pas que l'économie soit atteinte.
Pour ma part, juste un peu de peinture, c'est chouette, c'est salissant mais c'est chouette.
Un jour à la puissance 4.

Jour 17
Où l'on reparle d'un nouveau report des élections municipales.
J'entends des voix qui me disent mais "qu'est ce qu'il s'embête avec ça alors qu'il y a des gens qui souffrent et qui meurent à deux pas de chez lui ?"
Ce n'est pas faux, mais trois raisons à cela. Premièrement, la démocratie doit perdurer quelles que soient les conditions, même en pleine guerre, et nous ne sommes pas en guerre contrairement à ce que déclare le jeune homme, ...et perso, il faut bien penser à autre chose. Ensuite, le maire de ma commune ne m'est pas du tout sympathique, sa compétence est contestable au moins dans certains domaines, mes convictions sont contraires aux siennes et surtout, il monopolise le pouvoir depuis bien trop longtemps. Enfin, je suis quelque peu partie prenante dans cette histoire et j'aimerais bien que le suspense ne dure pas éternellement. 
Bref, le 21 juin ne semble plus tenir la corde et on évoquerait sérieusement le mois d'octobre. Dans cette hypothèse, les résultats du premier tour en attente du second seront annulés.
Ne sachant pas ce que nous réservent les prochains mois, on peut alors tout imaginer mais l'idée première serait qu'un tel scénario pourrait avantager les sortants. Dans les situations troubles, la majorité recherche la sécurité et craint encore plus l'inconnu et le changement. Cela dit, une part importante, peut être déterminante des électeurs, peut souhaiter qu'un changement complet de politique locale soit nécessaire afin de favoriser enfin des idées écologiques au sens large et abandonner les vieilles recettes et les politiques du siècle dernier. 
La durée du confinement me donnera l'occasion d'en reparler dans ce journal.
Encore un jour premier.
En politique on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables   
 Georges Clémenceau

mercredi 1 avril 2020

Le journal d'un confiné (acte 6 : Le désespoir des plus grands)

Jour 14
Finalement la vieillesse a du bon. Ce n'est qu'une vieillesse naissante, si vous me permettez cet oxymore, mais elle me donne l'occasion de bénéficier de beaucoup d'attention. Il ne se passe que peu de temps sans qu'une personne s'enquiert de  ma santé.  Un sms par ci, un courriel par là ou encore une communication téléphonique....oh oh oh ! suis je si  fragile ? c'est vrai que j'ai largement dépassé l'âge médian des personnes en réanimation.....mais jusque là tout va bien.
Tout ça, ce ne sont que des moments où l'ennui se repose ( si je peux me permettre de plagier Léo Ferré).
Le reste du temps on se confine. Se confiner c'est aussi se côtoyer, et ce n'est pas une mince affaire. Dans des périodes plus fastes, on se supporte, on s'aime bien, on se  fait du bien, ou on se distrait ou on essaie, bref on se côtoie peu. Sauf quelques temps plus ou moins brefs où on essaie de s'endormir. Se confiner, ce  n'est pas seulement se  protéger ou s'enfermer mais c'est aussi se renfermer sur 
soi-même. Pas pour faire la gueule, mais pratiquer un genre de retour en arrière nostalgique  qui permet de faire un bilan intermédiaire d'un épisode, d'un bout de vie qu'on a perdu sans s'en rendre compte. C'est même accepter des moments mélancoliques sans amertume et sans regrets. De toutes façons, on ne peut faire autrement, il faut bien jouer avec.
Déjà deux semaines.

La mélancolie    c'est un désespoir qu'a pas les moyens      Léo Ferré
Jour  15
La période que nous traversons confirme  les capacités ou les fragilités  des uns ou des autres. Pour les  hommes de pouvoir qui doivent faire face à cette urgence  sanitaire, la moindre erreur ou retard pris dans une décision devient vite impardonnable aux yeux de tous. La gestion de cette pandémie confirme ce qu'on pensait de certains mais sert aussi de révélateur pour d'autres.
Pour d'autres encore, tout était évident avant, et ils n'ont pas déçu.
Le meilleur d'entre eux, Bolsonaro. Il ne croit toujours pas en la gravité de l'épidémie. Il prodigue des conseils inconcevables, critique le confinement ....même tweeter est obligé de supprimer ses tweets.
Trump le suit de près. Je pense qu'après des déclarations à l'emporte pièce comme il a le secret, il a enfin compris l'ampleur  du drame qui va se jouer,  mais je n'en suis pas certain. Sur  son visage rien ne transparaît, mise à part son air ... habituel. Il ne veut pas sacrifier l'économie pour la santé des américains. Sera t'il capable d'une fulgurance pour éviter une catastrophe xxl ?
Dans un autre genre, il y a Victor Orban, démocrate bien connu qui en profite pour s'octroyer tous les pouvoirs. La loi d'état d'urgence sanitaire de Macron apparaît comme timidement ridicule face aux pouvoirs désormais dictatoriaux du Premier Ministre hongrois.
Et puis, il y a Boris Johnson. Il est passé du déni, attitude quasi générale au début, pour ensuite préférer laisser l'épidémie se répandre pour contaminer la bagatelle de 40 % de la  population à un confinement à l'italienne, puis décider après être lui-même contaminé, un confinement classique. Autre dilemme à gérer par cette copie trumpienne, qui semble bien plus intelligente, solliciter l'aide ou pas de l'union européenne. Quelques semaines après le brexit, c'est quand même ballot ! Et pourtant les respirateurs sont indispensables en grand nombre ; dans l'UE ce n'est pas simple mais sans l'UE...ça coûte et ça ne sert à rien disait-il.
Les  cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît.    Michel Audiard

C'est l'histoire d'un mec

C'est l'histoire d'un mec qui est devenu maire par hasard il y a 25 ans.  Il n'était pas préparé à ça, il n'était pas f...