Mes productions sur ce blog se font rares. Pourtant les sujets se bousculent et les idées d'articles ou billets comme on dit, se multiplient.
Si j'avais eu le temps, trois se seraient imposées à moi, et à vous par la même occasion. Encore que, en ce qui vous concerne, vous pouvez rester dix secondes puis vous évaporer dans la blogosphère ou dans le net intersidéral. Dix secondes pour une partie importante des visiteurs, c'est ce qu'avez constaté un de mes brillants collègues d'un blog qui rencontre un grand succès, Nicolas Jegoun.
Sachant cela, je ne vais pas vous ennuyer longtemps et vais vous exposer mes trois idées en zappant rapidement.
D'abord, et c'est curieux car peu repris par ailleurs, à ma connaissance qui est naturellement limitée, hier c'était la journée mondiale de l'orgasme. Non mais vous avez bien lu, de l'orgasme. Comme il faut un jour pour tout, il devient nécessaire de promulguer une journée où l'on fête la jouissance sexuelle. Si billet aurait eu, j'aurais cherché les origines, embrassé les idées, creusé le sujet....mais aujourd'hui, j'en sais assez peu de choses. Juste que l'objectif des créateurs était de promouvoir l'orgasme, générateur d'ondes positives qui permettraient de faire régner la paix éternelle sur ce pauvre monde. Des allumés qui ont connu leur heure de gloire l'année dernière lors de ce fameux 21.12.2012. Ça méritait qu'on le traitât mieux non ?
Le second sujet potentiel est arrivé par courrier.
Il y a quelques années épris d'une volonté sans précédent de m'abonner à un hebdomadaire, j'avais choisi Challenges, sûrement désireux de m'ouvrir un peu plus au monde de l'entreprise, sans prendre de grand risque. Risque pécuniaire, cela va de soi, car celui d'être influencer par les idées émises par le journal était nul. J'avoue naïvement que durant plusieurs années, j'ai pris un certain plaisir à le lire. Je disais (puis je le dire encore ?)que je considérais cet hebdo comme un journal social libéral mais sans affichage réel en matière de couleur politique. Bon, il était très loin du NPA mais pas vraiment proche d'une droite conservatrice.
Et bien, ces gens de challenges m'ont adressé il y a deux jours un exemplaire gratuit accompagné d'une offre promotionnelle sensée me séduire à nouveau. En quelques mots, ce journal ne s'est pas amélioré . Une éditorialiste qui critique en une centaine de mots la novlangue des rapporteurs sur l'intégration, est un peu ridicule ; six pages pour traiter du meilleure patron français du moment, qui est allemand (EADS) , où l'on peut voir que les plus médiatiques, Mittal, Proglio, Ghosn, sont dans les dix derniers ; et enfin un gros dossier sur les écoles de commerce. Il y a bien un article sur le chemin de la reconquête de François Hollande mais il ne prend qu'une demie page. Conclusion, la reconquête de mon abonnement est perdue d'avance.
Enfin, j'avais une autre idée de billet, plus personnelle, où j'étais plus impliqué. Évidemment, plus difficile à traiter, l'exploitation de ce thème nécessiterait un talent littéraire que je n'ai pas. Le sujet majeur se trouvait être ma longue attente dans une salle d'attente d'une clinique de la périphérie bordelaise. Avec la verve de Didier Goux, il m'aurait été possible de dépeindre tous ces personnages que j'ai eu tout loisir d'observer durant huit ou neuf heures. Il y avait une dame qui attendait depuis trois heures avec ses doigts coupes. Elle répétait inlassablement à tout nouvel arrivant, son heure d'arrivée et son aventure. Ceci ne l'empêcha pas d'aller chercher un repas froid qu'elle prit à la barbe de tous les attendants patients obligés et potentiels qui n'avaient pas eu le loisir de manger depuis un bon nombre d'heures. Il y avait cet homme qui, au bout de dix minutes d'attente, explosa de colère juste par solidarité à l'écoute des malheurs de ces prédécesseurs. Il y avait cette autre femme qui souffrait probablement d'une phlébite, se levait sans arrêt pour aller aux nouvelles. Elle était accompagnée d'un homme sosie de Gilbert Becaud qui était reste calme et souriant voire potache durant des heures, jusqu'au moment où il a compris que sa compagne allait rester hospitalisé. Cet enfant tombé en jouant au foot réconfortait gentiment son grand père inquiet de la tournure des événements. Enfin cet autre homme , très sur de lui, se levant sans arrêt pour aller s'abîmer la santé et téléphoner devant le porche un peu plus loin, reprochait à sa compagne qui souffrait fortement du dos, de trop bouger. Et tant d'autres qui ont partagé mes heures d'attente mais pour qui cette tranche de vie n'était pas anodine. En ce qui me concerne, au final, je n'ai pas appris une superbe nouvelle et même si j'ai eu le temps de lire entièrement cet exemplaire gratuit de Challenges, cette journée n'a guère été jouissive.