vendredi 1 mai 2020

Le journal d'un confiné (acte 23 : Qu'en penser ?)

Jour 45
Raoult revient une nouvelle  fois dans l'actualité avec une vidéo sur YouTube et un long entretien sur une chaîne d'infos en continu. Je ne sais pas ce qu'il faut en penser de ce monsieur. Lui se fout royalement de ce je pense et en cela il est particulièrement sympathique. Il semble que l'image qu'il renvoie lui importe peu mais en même temps il la cultive. Au cours de l'entretien comme dans la vidéo, il est particulièrement convaincant. Et puis, il ne faut pas se le cacher, on aimerait qu'il ait raison sur tout. Néanmoins, il doute et il aime douter comme tout scientifique qui se respecte. Mais il doute avec une certaine arrogance. Globalement, ce passionné maîtrise mal la langue de bois et les propos lisses et trop consensuels mais j'ai le sentiment qu'il était plus prudent qu'à l'accoutumée et pas  toujours très à l'aise.
Une épidémie qui serait quasiment terminée au cours de la deuxième semaine de mai, on veut bien en accepter l'augure....

Jour 46
Très beau temps en ce 1er mai, pas loin de rappeler le pire des jours du mois de novembre d'une année x. Ce confinement aura eu le mérite d'éviter à tous les sympathiques syndiqués de se tremper jusqu'aux os et d'attraper un autre corona habituel mais moins sournois.
En ce jour de fête des travailleurs j'avais l'ambition d'entamer une réflexion sur cette grande question, l'économie ou la santé ? La bourse ou la vie ?
J'évoquais déjà  cette problématique je ne sais quel jour n où finalement dans le cadre d'une pandémie, sans  donner la priorité à la santé, en choisissant l'économie, cette dernière s'écroule quand même. La leçon du moment va plus loin. En négligeant le système de la santé, on met en danger tout l'équilibre d'une économie pourtant basée sur un socle libéral altéré quelque peu, il est vrai, par un contrat social bien ancré en chacun d'entre nous quelle que soit notre orientation politique. La polémique sur le prix des masques est éclairante. On ne peut admettre que cet Etat qui, en ces temps devrait être protecteur, ne fait pas en sorte de bloquer le prix des masques au plus bas, au prix coûtant, en fonction de sa catégorie. Et même qu'un nombre minimal soit remis gratuitement à chacun. Il est probable que les collectivités se substituent à l'Etat pour en distribuer un peu partout gratuitement, pas assez mais c'est déjà ça. Les trop beaux qui ne supporteront pas de s'enlaidir et de se ridiculiser avec un bout de tissu sur le nez pourront  les donner par solidarité. Chacun doit pouvoir faire ce qu'il veut à partir du moment où l'on ne met pas la santé des autres en danger. Il me semble qu'on se laisse de plus en plus infantiliser, par peur, de son ombre parfois.
Globalement, nous sommes relativement loin du concept "quoiqu'il en coûte" ou de l'idée "de sortir des idéologies moi le premier". La loi du marché doit rester la règle.
Je me suis un peu perdu mais pour revenir à mon thème initial de la prévalence de l'économie sur la santé ou l'inverse, je ne dis rien d'autre (enfin je me comprends) que Kant qui affirme la dignité infinie de la vie, qui ne peut jamais s'évaluer dans l'ordre des prix, et Nietzsche..etc ...à lire ou entendre chez France Culture...
Sans vouloir à mon tour sombrer et me ridiculiser un peu plus en m'affublant d'un masque, d'un vernis culturel, je terminerai par cette réflexion suggérée par le philosophe Achille Mbembé "partir de l'acte de respiration, du fait que nous partageons tous le même besoin en volume d'air, qu'il n'y a pas de marché de l'air......pour redéfinir ce qui échappe à tout calcul et qui est sans prix....et à partir de  cette idée du commun, de ce qui constitue un droit échappant par principe à toute forme de souveraineté territoriale, étatique ou marchande."  Tout repenser quoi !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

C'est l'histoire d'un mec

C'est l'histoire d'un mec qui est devenu maire par hasard il y a 25 ans.  Il n'était pas préparé à ça, il n'était pas f...