samedi 18 janvier 2014

Laisser le temps au temps

C'est devenu un lieu commun de constater la contradiction entre l'urgence d'une réforme et la longue attente de ses effets. A cela on ajoute le temps médiatique, tout est dans l'instant. Le temps politique, rythmé par les échéances électorales.
La prestation très réussie du Président de la République lors des vœux  à la presse nous a projetés déjà en 2017. Depuis que nous sommes entrés en 2014, on nous annonce, on nous propose, on nous décrit que des projets dont l'aboutissement ne se réalisera qu'en 2016, 2017 voire plus. Je suis désolé mais je dois m'écarter durant quelques lignes de ma ligne politique.
Rendez-vous compte, en 2016 Didier Goux aura 60 ans et on sait déjà à quoi il occupe ses matinées (enfin une) aujourd'hui. C'est désastreux, c'est le troisième âge qui se profile. Donc les réformes, on aimerait mieux qu'elles arrivent vite afin que nous en profitions. C'est quand même incroyable qu'on nous pousse à souhaiter vieillir plus vite tant les projets présentés sont séduisants.
Je vous rassure, je suis sûrement social démocrate, probablement social libéral, mais les propositions de François Hollande, toutes frappées d'une évidente pertinence, ne font rêver personne, en tout cas pas moi.
Les trois réformes, avancées ou évolutions que j'ai à l'esprit en cet instant, sont en réalité très liées.
La première, celle qui étouffe la droite et étrangle la gauche réac, est le pacte de responsabilité qui grossièrement à le projet de lier les embauches aux baisses de cotisations et à terme de supprimer les charges patronales relatives aux allocations familiales. Je dis tout de suite que si Sarko avait proposé cette chose , d'emblée j'aurais été contre. La raison en est simple, aucune confiance dans la
 contrepartie proposée par l'ami des riches.
Dans le contexte économique que nous connaissons, offrir quelques perspectives favorables aux entreprises me paraît, non seulement adroit mais indispensable. Le problème réside dans l'étalement de sa mise en œuvre et les économies qui doivent nécessairement l'accompagner. C'est un vrai challenge, presque un pari sur l'avenir, car d'ici 2017, la situation économique pourrait encore changer et ces mesures devenir obsolètes.
La seconde est très liée à la première car sa mise en œuvre devrait conduire à la réalisation d'économies substantielles. Il s'agit de la réforme de l'organisation des collectivités territoriales qui s'accompagnerait d'un surcroît de décentralisation. Inutile de chercher des comparaisons avec une idée sarkosienne,  ce projet est antinomique avec la politique du quinquennat précédent qui n'a cessé de vouloir  centraliser l'Etat en prétextant là, des économies d'échelle, ici,  de la mutualisation. Le seul objectif était de recentrer les décisions pour mieux concentrer les pouvoirs.
La réforme territoriale passerait par une diminution importante du nombre de régions, de 26 à 15. En quelques mots, j'y suis favorable car fédéraliste, je crois en une Europe des régions. La région serait le complément institutionnel idéal à une véritable Europe; et nos régions actuelles ne sont pas de taille à rivaliser ( au sens se comparer) avec celles de nos pays voisins.
 Sauf que,  une réforme de cette ampleur ne peut se réaliser en quelques mois.  D'un point de vue politique les conséquences sont particulièrement importantes. Parallèlement, l'Etat devra modifier profondément son organisation à l'échelon des services déconcentrés. Trois ans est la durée minimale pour commencer à mettre en place tout ça.
La dernière perspective qu'on nous dévoile ces jours ci est la baisse des impôts. Elle devrait se concrétiser en 2016. Cette volonté peut apparaître séduisante pour la grande majorité des contribuables. Je crains seulement qu'en dehors d'un vaste chantier réformant la totalité de la fiscalité ( et dans ce cas la baisse ne concernerait qu'une partie de la population) cela ressemble fort à un souhait bien difficile à exaucer car un peu contradictoire ou superfétatoire en considérant la première réforme évoquée.
Tout ça va prendre du temps, je crains qu'il faille en passer par là.
Laisser le temps au temps ou préférer laisser faire car avec le temps ....

2 commentaires:

  1. On a le temps...

    Le pb n'est pas le nombre de régions. Il ne faut pas commencer par ça mais par ce qu'il faut faire pour arriver à un résultat.

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  2. Oui, c'est vrai. En fait élargir leur compétences implique sûrement plus de légitimité .
    Ce que je voulais dire et que j'ai oublié en route, est que la méthode Hollande nécessitait encore plus de temps, pour obtenir un consensus en favorisant le dialogue ....social par exemple....la social démocratie quoi

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