mardi 2 décembre 2014

La dictature des notes

Tout au long de notre vie, on est noté, et mesuré, pesé, jaugé, comparé, jugé, évidemment toujours de manière objective. La notation, cette tradition bien française, est tellement ancrée dans nos mœurs que les fonctionnaires, par exemple, sont encore notés même à 65 ans comme lorsqu'ils étaient enfants. Le système a un peu évolué mais l'idée reste la même. Refuser le système peut mettre en péril votre carrière, vos résultats n'ont pas l'importance de l'acceptation de la procédure. Je vous laisse imaginer la perversité et l'hypocrisie du sytème.

On est tellement conditionné que l'on se fout de savoir si notre enfant maîtrise la lecture, le calcul ou a retenu l'essentiel de sa leçon, il suffit qu'il ait obtenu un 14 pour les uns ou un 18 pour les autres et nous sommes satisfaits. La note apparaît alors comme une mesure absolue, de son savoir, de son savoir faire ou de son savoir être.
La mauvaise note ne mesure rien, c'est une punition. D'ailleurs, en dehors de tout travail scolaire, la menace majeure de l'enseignant était le zéro. " arrête de parler ou je te mets un zéro"
Tout cela était de la pédagogie de haut niveau.

Les réacs sont mécontents du système scolaire actuel, on se demande vraiment pourquoi. Il est encore d'un archaïsme sans vraiment d'équivalent ailleurs....
Au fait quelle note mériterait mon billet, la moyenne ? Non ? Tant pis c'est écrit.

15 commentaires:

  1. D'un autre côté, refuser les notes pour être dans le vent...

    Supprimer les notes pour faire oublier la baisse du niveau et décourager les bons élèves. Quand l'égalitarisme tire vers le bas, on ferait mieux de ne pas se vanter.

    Tiens ! Je propose que tout le monde soit payé au SMIC. Au nom de l'égalité...

    Et après la gauche s'étonne de perdre. Je suis diablement sérieux. Les parents qui aident les enfants à apprendre auront plus le plaisir de les voir avec des bonnes notes.

    Je rappelle que le progrès est incompatible avec la régression. C'est con. Au nom du progressisme, "vous" nous sortes des théories qui nous plongent au moyen age. Seuls les plus riches pourront avoir des enfants qui s'en sortent puisqu'ils pourront se vanter de leurs résultats dans les écoles privées.

    De la folie.

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    1. Refuser les notes, ce n'est pas refuser toute évaluation. Au contraire, l'éducation d'un enfant mérite une évaluation un peu plus sophistiqué qu'une note qui tombe après un travail ponctuel.

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    2. Un travail ponctuel qui débouche sur une moyenne.

      Je vais faire l'avocat du diable. J'ai des collègues ingénieurs (je n'ai qu'en bac plus deux mais suis mieux payé) qui font plus de fautes dans un mail de trois lignes fait avec un Pc qu'un blogueur de gauche dans un commentaire de blog avec un iPhone. S'ils avaient été sanctionné pour l'orthographe par des notes éliminatoires, ils auraient pu avoir de belles carrières... Ils l'ont foiré parce que des pédagogues à la mord mis le nœud ont décidé que ce n'était pas grave.

      La société est poussée vers le bas.

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    3. En effet tu te fais l'avocat du diable.
      Imaginons au contraire qu'ils aient été sanctionnés pour leur mauvaise orthographe, que la répétition des mauvaises notes les décourage ou les bloque, change leur orientation, ils n'auraient jamais pu s'éclater en informatique . Après tout la carrière, ils s'en moquent peut être. Même un peu raté, ingénieur, c'est bien, non ?

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    4. Et paf ! Retournement. C'est toi qui fais l'avocat du diable. S'ils avaient été sanctionnés pur l'orthographe, d'autres auraient eu le diplôme à leur place. Et ils se seraient corrigés. Un ingénieur qui ne sait pas écrire voit sa carrière bloquée à 40 ans. Ils ne s'en moquent pas, je te l'assure.

      Mais peu importe. Nous sommes de gauche.

      J'étais encore ce matin en réunion avec trois ingénieurs, moi qui ne le suis pas. Ils ne font pas avancer la société. Le plus drôle est que le meilleur (largement) se verra dépassé par les autres.

      Les notes ne sont pas là pour décourager mais pour encourager. Ce pauvre gars aurait pris des baffes, il saurait faire des notes pour le conseil de direction. De fait, je les fais à sa place.

      Toujours est-il qu'avec nos considérations, on laisse une partie des Français de côté. Un ouvrier qui ne sait ni écrire ni compter ne saura jamais faire un devis pour un client et donc avoir une approche commerciale de son job. Alors qu'un nul avec du talent en communication fera fureur.

      En refusant la notation, on entre dans le pire libéralisme. Marche ou crève.

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    5. Ok.
      Il faut alors que les ingénieurs en informatique (pas les"tiens") travaillent sur la création de logiciel qui permettrai l'élaboration de devis et faciliterait la vie a des ouvriers doués par ailleurs....après, on laissera le boulot a de bons commerciaux.
      Sérieusement, il est vrai que l'esbroufe, donc le talent a l'oral, prend une part non négligeable dans la réussite de certains.

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  2. 15/20 pour le billet

    on pourrait revenir aux bons vieux A B AB et C ? Je préfère les lettres aux chiffres ça se voit !

    j'ai trouvé ça sur le net :

    A de 17 à 20 : on y associe le "très bien"
    B de 13 à 16 : on y associe le "bien"
    C de 10 à 12 :on y associe le " assez bien / moyen"
    D est en dessous de la moyenne : on y associe le terme insuffisant voire médiocre
    E correspond à une note inférieure à 5/20

    Chaque lettre peut être complétée de signes + ou - pour préciser
    15 est un B+ et 13 est un B-

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    1. Merci pour le 15.
      Pour ma part, je serais plus favorable à une évaluation par compétence. Il conviendrait de lister toutes les compétences à acquérir pour une matière donnée et d'indiquer si chacune d'entre elles est acquise ou pas ou presque....ça existe déjà un peu mais la liste est longue et demande plus de travail à l'enseignant surtout quand on monte un peu dans la scolarité. Quand un truc n'est pas acquis il faudrait une explication complémentaire .
      Ils ont le temps de faire de la compétition.....
      J'ai un petit pb dans les commentaires qui s'effacent ...celui est resté, comme le votre

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    2. oui en effet j'ai vu disparaitre mon com. Comme effacé subitement. Pour une fois ce n'était pas un pb technique venant de moi. :)

      il y aurait une vraie discussion à avoir concernant cette histoire de notes. Donc à suivre...

      Le 15 c'était parce que je suis pas à 100 % d'accord avec les idées sinon le style rédactionnel valait beaucoup plus ! comme d'habitude

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    3. Merci, mais on ne peut pas être bon pour tout et partout

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  3. Il y a effectivement quelque chose qui est dans l'air du temps.

    Le com d'Anonyme de 22.44 montre bien qu'une note, ou une appréciation selon un barème A, B, C, D, E est immanquablement associée à un jugement de valeur, déterminant de l'avenir de l'élève: très bien, bien, moyen, insuffisant, gros naze qui va louper sa vie.

    En haut du classement, il y a les bêtes à concours qui sont censées réussir dans la vie, et en bas, les déchets qu'on va orienter dans les filières poubelles. Et tout ça se décide très vite.

    Donc la note est vraiment l'expression d'un jugement de valeur de type déterministe. C'est en outre une expression semi-publique: la note d'un élève lui est donnée devant sa classe. Le diplôme, lui, est carrément public: par voie d'affichage ou par publication dans un journal officiel ou non, avec remise d'un papelard pour faire foi.

    On est donc bien en face de l'énonciation publique d'une différenciation entre personnes.

    Or, c'est très exactement ce que notre société accepte de moins en moins, car elle juge que les énoncés publics des différenciations entre personnes recèlent une part de discrimination et de stigmatisation.

    Donc, on va remplacer la note par autre chose, mais il faut bien comprendre que la fonction déterministe de l'évaluation de l'élève restera, parce que la mission du système éducatif restera la même.

    On demande à ce système de produire 5 catégories de personnes:

    - des décisionnaires
    - des opérationnels
    - des administratifs
    - des créatifs
    - et des déchets

    Oui, la production de déchets est désirée, car c'est elle qui permet de valoriser les autres: sans cancre, point de lauréat au concours. C'est parce qu'il y a un dernier qu'être premier a un sens.

    Il ne faut donc pas se gourer de débat: l'évaluation sera plus sympa en apparence, mais le déterminisme restera.

    Notons que certains systèmes éducatifs étrangers montrent qu'on peut très bien conserver la notation tout en étant peu déterministe, avec de surcroît des niveaux de compétence élevés.

    C'est d'ailleurs ce "mix" (notation stricte+faible déterminisme+niveau élevé de compétence) que voulait atteindre l'Education Nationale, dans le temps, mais elle n'y parvient plus. C'était l'époque des "hussards noirs de la république" et celle du certificat d'étude, avec 40 élèves en blouse couleur ardoise dans une classe de campagne, avec le poêle à charbon au milieu, tout cela immortalisé par la photo de classe noir et blanc teintée de sépia, prise à l'ombre des platanes dans la cour de l'école.

    Mais tout ça, c'est fini.

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    1. Oui, c'était chiant de transporter le poêle à charbon sous les platanes.

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    2. Très drôle (si!)

      C'est le problème des métaphores: parfois, elles déménagent.

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  4. Avant de s'occuper des notes on ferait mieux de se préoccuper des notateurs.
    Quand on voit le niveau de recrutement exigé (Bac+5) et le salaire versé (moins qu'un bon commercial de n'importe quelle boîte) il ne faut pas s'étonner que ça n'intéresse plus grand-monde, d'où recrutement par Pôle-emploi, c'est n'importe quoi.
    Alors la note des profs c'est leur salaire. Et là c'est plutôt D ou 5/20 ou médiocre, comme vous voulez... Mais dans cette société on juge la valeur sur le "bankable", alors il ne faut pas non plus s'étonner que les profs soient pris pour de la m...... par les parents et même les élèves. Ceci dit quand je vois l'orthographe de certains profs, même au primaire, je me dis que le niveau doit aller avec le salaire... Je connais aussi pas mal de profs qui ne mettent jamais de mauvaises notes pour ne plus être emmerdés par le système, car aujourd'hui ce ne sont plus les élèves qui sont mauvais, c'est systématiquement le prof qui est nul.
    Alors ce souci de notes, ce devrait être le dernier de nos soucis, il y a tellement d'autres choses à revoir. Mais au moins, le sujet évite de gratter là où ça fait mal.

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    1. Oui je comprends tout ça, néanmoins, la priorité de l'enseignement doit être l'élève alors si les enseignants sont trop nuls car mal payés ou plutôt mal recrutés, on veut espérer que ce n'est quand même pas la majorite

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