jeudi 26 mars 2020

Le journal d'un confiné (acte 4 : Raoult ou vomir)

Jour 9
Après la  guerre sanitaire, voici les ordonnances...Celles-ci vont soigner le salariat !
Elles permettent de déroger à toutes les règles. Le code du travail est mis à mal. Ceux qui échapperont au virus auront des  chances d'être broyés par le travail..possibilité de travailler 12h par jour, de jour comme de nuit, 60 heures par semaine, 6 jours sur 7...
Les confinés pourront voir leurs congés amputés d'une semaine et leur RTT diminuées de  10 jours.
C'est impensable, c'est scandaleux, c'est affligeant....
Ce gouvernement a  perdu toute humanité et les bonnes intentions de Macron en direction des soignants sont effacées. Ce sont probablement des promesses qui ne seront pas tenues.
Le neuvième jour le diable et le néolibéral ne faisaient plus qu'un.

Jour 10
Et à 10 on dit ouf ! 
On peut pousser un soupir de soulagement. Le Professeur surdoué  a réussi à convaincre, à se faire  comprendre. Le Ministre a entendu. Le traitement basé sur la chloroquine  va progressivement se généraliser. Les  divers essais cliniques ne sont pas encore réalisés mais le risque calculé d'une large prescription a été décidé. Ce gouvernement a perdu un temps précieux. Je concède que moi aussi dans "ma foi inaltérable en la science et les scientifiques", et la nécessité de respecter les méthodologies et les protocoles, j'espérais, tout en doutant.
Alors, me concernant, je m'excuse volontiers. Je ne suis pas médecin, je n'ai pas tous les éléments en ma possession pour décider et je n'ai fait que douter sans remettre le protocole en cause. Et je le concède encore, j'aime bien douter et les gens qui doutent. Et puis, me concernant, tout le monde s'en  fout ! Par contre, du macronien qui a semblé s'entêter à tord....
Aujourd'hui pour la première fois je suis allé faire quelques courses afin de subvenir aux besoins alimentaires quotidiens. C'est que ça bouffe des confinés ! Je confirme ce que j'ai pu lire dans facebook : surtout ne pas se peser. Cela n'arrangerait en rien un moral qui peut vaciller à tout moment.
Les courses, j'espérais une sortie un minimum peu désagréable, une gageure.
En réalité, nous n'étions pas loin du cauchemar. Tellement bien que je suis revenu en sueur. 
Problème numéro un : trouver une bouteille  de gaz. C'est un peu à l'ancienne ici, on cuisine au gaz bouteille. Je vous passe les détails de la recherche mais l'heure qui m'était allouée pour réaliser l'ensemble des courses était déjà écoulée.
Ensuite, file d'attente non négligeable seulement pour pénétrer dans le supermarché ou plutôt hyper. Un temps long pendant lequel tout besoin est interdit. On doit tout faire pour s'éloigner des autres sans perdre sa place. J'avais bien envie d'aller quelque part. Exceptionnellement fermés cause corona. Les autres, tous les autres sont des ennemis. On le voit dans leurs yeux angoissés. J'ai fait attention je n'ai pas toussé. Toujours un truc qui racle dans la gorge. Et bien là on l'avale. Une fois entré, on ressent une pression supplémentaire. Il faut se dépêcher. On court presque dans les rayons en slalomant au milieu des gens pour laisser au moins deux mètres d'écart et maintenir une "distance sociale". Et puis on cherche. Et puis on s'énerve car il manque plein trucs qu'on croit indispensables. Des ennemis nous frôlent. Vite le gel. Enfin la caisse. Nouvelle file d'attente, plus courte celle-ci. Tout ranger, tout payer à grande vitesse. Un regard furtif à la caissière, elle sourit....mais comment fait elle ? Je souris aussi mais en partant.
C'était un jour qui valait dix.

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